J'AI TROUVÉ SUR INTERNET CETTE PETITE ANALYSE COMPARATIVE D'UN RANDONNEUR CHEVRONNÉ..........
la rando en chaussures de trail
Voici le bilan que je tire de notre expérience de la rando en chaussures de "trail" comparée à la rando en chaussures montantes. Quand je parlerai de "montantes" ici, il ne s'agit pas de ces chaussures à semelle et tige chewing-gum vendues comme "chaussures de randonnée en moyenne montagne" ou autre (la tige ne sert alors qu'à protéger la malléole et éviter que les cailloux et l'eau ne rentrent), ne pas compter dessus pour éviter les entorses. Si vous avez absolument besoin d'une cheville maintenue, il vaut mieux choisir de vraies montantes. Faites le test: neuves, elles doivent permettent de se tenir debout sur un pied en ayant la cheville cassée (mise de travers) sans ressentir le moindre étirement dans l'articulation et surtout pas de douleurs...
Modèles utilisés:
- trail: SALOMON Race 2 ( voir caractéristiques )
- montantes: Technica Pioneer.
J'ai utilisé les montantes en montagne pendant plusieurs années avant de commencer à penser y aller en trail. Les itinéraires que j'empruntais alors était à 70% des sentiers. Les Technica étaient devenues de vrais chaussons hyper confortables, mais je voulais essayer les trails.
La première appréhension est: les risques d'entorse. J'ai passé mon enfance à galoper tous les étés en basquets sur des grèves de cailloux glissants couverts de mousse ou d'algues, sans jamais me tordre un genou ou une cheville. Sans parler de la grimpette. En comparant avec les sentiers que j'empruntais en montagne je suis arrivé à me dire que le risque pour les chevilles n'est pas plus grand sur un chemin de montagne, même s'il est en altitude: d'abord on ne court pas, ensuite le terrain n'y est pas aussi glissant.
Commençant par tester ces chaussures sur quelques sentiers au Yosemite puis dans les Pyrénées, on les a poussés à bout cet été en juillet dans les Pyrénées lors de la traversée .
Conditions: trail: Yosemite (rando sur sentier, soleil), Pyrénées (tout type de terrain, beaucoup de soleil, quelques averses) montantes: Corse (soleil), Islande (pluie, froid), Pyrénées (tout type de terrain, soleil essentiellement). Plus de 800km et plus de 40.000m de dénivellée en juillet 2003 ont été un excellent test pour les trails.
Observations: Confort de marche: Sur le plat, il n'y a pas photo: les chaussures de raid ne se font pas sentir, le pied y travaille beaucoup plus naturellement, efficacement. Après quelques jours de marche, on sent vraiment qu'il s'est musclé. On ne pose plus le pied/corps mort comme dans ses grosses chaussures. Le pied vit, on le sent nous propulser il joue vraiment son rôle de ressort. Dans certains types de pierriers les trails deviennent moins confortables que des montantes bien rigides: pas de problème lorsque les roches sont petites (<1 à 1,5 fois la taille du poing) et grosses (> 3 fois le poing) entre les deux je préfèrerai marcher en montantes. Dans les blocs (stabilisés ou pas), gros avantage aux trails: la souplesse de la cheville permet d'avoir le maximum d'adhérence et de possibilité d'angle de placement du pied sur la roche. Confortables le soir, pas besoin d'en porter spécialement pour cette occasion! Et surtout la légèreté les rend moins fatiguantes (voir ci-dessous ). Résistance: surprenante. Traverser des lapiazs hors piste en sautant sur des pointes acérées et des lames tranchantes, descendre sportivement dans des éboulis, faire du hors piste en forêt dense et accidentée, marcher dans les rhododendrons, etc. Pendant 28 jours elles n'ont pas été épargnées et sont encore prêtes à repartir, avec un peu de gomme en moins quand même! Maintient cheville: aucun. Pour utiliser ce type de chaussure en tout terrain, il mieux vaut beaucoup d'entrainement (avoir le fameux "pied sûr"), une cheville musclée et saine (pas de séquelle d'entorse) et un sac léger: moins de stress sur les articulations, donc le maintient cheville est moins nécessaire qu'en sac lourd. Sur bon sentier, pas d'inconvéniant à ne pas avoir la cheville tenue, au contraire ! En grimpette: léger avantage aux montantes lorsqu'il s'agit de grattons. Mais quand je dis montantes, ici je parle de celles à semelles au moins semi-rigides. Sinon avantage aux raids. Pluie: oui, les pieds mouillent rapidement! En général c'est un orage et on préfère planter l'abri ou s'en trouver un et attendre que ça passe. J'ai rarement marché en montagne sous une vraie pluie continue. Si c'est le cas, et si le même temps est prévu pour le lendemain, c'est pas cool. Marcher les pieds mouillés n'est cependant pas si désagréable que ça (quand la chaussure évacue l'eau), mais quand il faut remettre les godasses mouillées le matin, là on passe par un moment désagréable... Les raids sèchent extrèmement vite: quelques dizaines de minutes au soleil ou près d'un poele (pas trop) et c'est ok, donc la rosée du matin n'est pas un problème. On a été trempés trois fois par elle, une petite pose vers 10h pour finir de les sécher (elles sèchent en marchant) et c'est reparti.
Pourquoi même si les raids mouillent rapidement (rosée, averse, pluie, neige), je les préfère en général? Regardons maintenant comment ça se passe avec les grosses chaussures ! Sécher des chaussures montantes c'est long, "oui mais elles mouillent pas, elles sont étanches" vous me direz. Bof. Ok quand elles sont neuves, mais elles finissent toutes par prendre l'eau rapidement: usure de la membrane, travail du cuir et de ses coutures, disparition du revêtement déperlant (oui on peut en remettre mais il dure encore moins longtemps) et surtout la transpiration fait que le pied baigne souvent dans une atmosphère très humide. En rando (sauf glacière ou sur neige) on a en général plutôt chaud que froid (heureusement) aux pieds. Eh oui: comparé aux montantes à cuir ou membrane, les raids ont souvent un avantage certain, elles sont moins chaudes, beaucoup moins chaudes, d'où moins de transpiration, moins d'humidité. Pour terminer, qu'on m'explique comment une membrane (ou du cuir) fait pour respirer quand l'extérieur de la chaussures est imprégné ou couvert d'une fine pellicule d'eau... Réponse: c'est impossible. Neige (d'été: névés): avantage aux montantes. Elles protègent mieux du froid, la neige ne rentre pas et quand elles sont en bon état, elles restent sèches et on peut frapper les marches. En trail ça peut passer si ce n'est pas trop pentu , mais il ne faut pas hésiter à sortir le piolet, faire attention à pas faire rentrer trop de neige (les petites guêtres c'est top dans ces conditions) et ne pas y aller si les températures sont trop basses.. Bilan personnel du passage aux trails: Légèreté Le principal avantage des trails que je retire de cette expérience est qu'on ne les sent pas aux pieds. Très légères, on se fatigue beaucoup moins avec. Marcher avec 500g de moins à chaque pied, c'est énorme. A ceux qui marchent en grosse: ajoutez 500g à vos chaussures de running et faites quelques pas, en montée, descente ou sur le plat. Vous verrez que oui le poids des chaussures joue énormément sur la fatigue musculaire.
Aération Deuxième gros avantage: on sue beaucoup moins dedans. Donc moins d'humidité, pas de froid le matin.
Libération Troisième: liberté cheville et meilleur travail du pied (propulsion). L'ensemble pied, cheville est fait pour marcher! Pourquoi l'enfermer dans un bloc de béton? Pour les protéger? Et les genoux alors?
Limites Réservé à ceux qui ont déjà le pied sûr, des chevilles habituées (musclées) et indemnes, et aux conditions estivales (pas de -10°C!). ET à ceux qui ont un sac léger.
Très positif, donc. Sur la plupart des itinéraires Pyrénéens estivaux, les trails auraient ma préférence. S'il y a un peu de tout, alors chacun doit peser le pour et le contre. Je prendrai les montantes seulement s'il y a de grosses parties en neige ou des pierriers pénibles (voir ci-dessus pour savoir quels types) ou de mauvaises conditions météo prévues (mais ça j'évite !).
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